[INTERVIEW] Agent de la sûreté ferroviaire

Jérémy, agent de la sûreté ferroviaire, vous parle de son métier.

Bonjour Jérémy, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

J’ai intégré SNCF il y a un peu plus de trois ans, au service de la sûreté ferroviaire, après 14 semaines de formation au cours de laquelle nous sommes entre autres sensibilisés aux dangers liés à l’infrastructure (risque électriques liés aux caténaires, à la circulation des trains, etc.)

J’ai ensuite été affecté à l’équipe de réserve de Paris Nord, composée d’une douzaine d’agents mobiles, chargés de la surveillance des lignes de la région Nord (les lignes B, D, H, K, TER Picardie et certains TGV) et de lutte contre les dégradations.

Quelles sont tes missions ?

Prévenir et dissuader sont nos missions premières. Nous assurons la prévention des actes de malveillance et des agressions dans les trains et les gares.

Notre rôle est aussi de rassurer et renseigner les voyageurs et les agents, mais aussi, de contribuer à la lutte contre la fraude.

En dehors du service voyageur, nous protégeons le matériel et les infrastructures (dissuader les graffeurs, les vols de cuivre sur les chantiers, protéger les sites, etc.)

Tu n’es pas affecté à une ligne précise. Comment s’organisent tes missions ?

Certaines interventions peuvent être planifiées dans des gares précises, comme l’opération O.S.C.A.R qui s’est déroulée fin décembre sur le RER B en collaboration avec la police.

blog-rerb-sugeEn dehors de ces opérations très spécifiques, nous sommes assez mobiles. A chaque prise de service, nous prenons contact avec notre Poste de commandement sûreté qui va nous affecter sur une zone particulière, pour surveiller un site sensible ou en soutien. Nous intervenons régulièrement en renfort des contrôleurs lors d’opérations « anti-fraude » par exemple, pour assurer leur sécurité.

Et puis il y a les interventions d’urgence qui nous sont signalées par notre central, suite à une alerte du 3117 ou des bornes d’appel d’urgence, ou encore de la vidéosurveillance. Là il faut agir très vite.

Quelles sont les infractions les plus courantes ?

Nous intervenons principalement sur des actes d’incivilités, qui nuisent au confort et à la tranquillité des voyageurs : pieds sur les fauteuils, fumer en gare ou dans les trains, souillures, musique forte…

Avec quels autres services es-tu amené à travailler ?

blog rerb sugeMises à part la Police et la Gendarmerie, nous travaillons depuis peu avec la Douane sur des missions communes en gare de l’aéroport Charles de Gaulle ou Gare du Nord. Le but premier est de partager les pratiques et les expériences, mais aussi, d’apporter de la complémentarité.

Enfin, nous pouvons être amenés à travailler avec la RATP, sur des luttes anti-fraude à Gare du Nord notamment.

Quelles sont les principales difficultés de ce métier ?

La plus grande difficulté est de gérer le mécontentement des voyageurs suite à un incident. Il y’a souvent d’importants flux à canaliser et nous sommes parfois leurs premiers interlocuteurs. Nous sommes là pour les diriger au mieux même si nous n’avons pas forcément l’information tout de suite.

Quel est le regard des voyageurs sur votre présence ?

Les retours sont à 90% positifs. Ils n’hésitent pas à venir vers nous et à nous demander des informations.

Quelles sont les particularités de la ligne B par rapport aux autres lignes ?

Plusieurs particularités : le flux de voyageurs, le cadencement des trains, mais aussi, les clients : du travailleur au touriste de passage à Paris, en passant par le visiteur de salon, c’est un vrai melting-pot.

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