Portrait d’agent #2 : Malika, des gares à l’aiguillage en passant par l’information voyageur

Après la période liée au confinement, nous reprenons progressivement les publications sur le blog. Aujourd’hui, un nouveau portrait d’agent.

Téléconseillère dans plusieurs entreprises depuis 2003, elle ne savait pas véritablement si elle comptait en faire son métier sur le long terme. Si elle empruntait  les transports en commun, et notamment le bus, elle ne pensait pas trop à intégrer la régie, et pourtant, en 2007, Malika envoie une candidature spontanée.

Rapidement, après les tests et entretiens, elle devient « opérateur », c’est-à-dire agent des gares. « Je suis certaine que ce premier poste m’a été proposé en raison de mon métier précédent, au cours duquel j’étais beaucoup en relationnel avec les clients », explique Malika.  Après une période de stage, elle est titularisée au bout d’un an.

De la A à la B…

Dans un premier temps, direction la ligne A, et les gares de Parc Saint-Maur, Champigny, La Varenne. « J’ai choisi mon secteur car j’avais obtenu de bonnes notes lors des tests ». La jeune femme alterne la gestion de la gare, à commencer par la bonne tenue de celle-ci, et la caisse. Une expérience dont la maîtrise repose sur des formations « très utiles pour l’aspect théorique », mais aussi au fur et à mesure de son expérience. Rapidement, le choix de la ligne B s’impose à la jeune femme, celle-ci habitant à l’époque à proximité. Pour elle, direction Antony le 1er avril 2008.

Si le travail reste le même, la dimension de la gare change : nos lecteurs de la branche sud de la ligne le savent, il s’agit d’un endroit multimodal important, avec de nombreuses lignes de bus, mais aussi Orlyval, et évidemment la ligne B. Le rythme change également : le matin (de 4h45 à 12h) ou le soir (de 18h15 à 1h30). Ici, le travail en équipe est le cœur de l’intérêt qu’éprouve Malika. En raison de la multiplicité des missions qui y sont réalisées, elle apprend beaucoup, et se retrouve de fait immédiatement opérationnelle lorsqu’elle rejoint les gares de Bourg-la-Reine et Parc de Sceaux en 2013.

Un changement radical

Mais le vrai changement intervient quelques mois plus tard : Malika devient « Assistante habilitée PCC ». A l’issue d’un stage interne, elle obtient sa certification d’aiguilleuse. Malika avoue avoir toujours été « impressionnée » par ce métier particulier, et qui l’attirait depuis longtemps. Outre ce changement complet de poste, l’agent se retrouve à Denfert-Rochereau, au Centre de Commandement Unifiée (CCU) de la ligne.

Sa formation pour être aiguilleur ? « Très dure, avec beaucoup de stress et de remises en question » concède Malika. Et puis l’intérêt pour le métier arrive vite, et elle commence à rentrer dans la phase concrète, en étant en double avec un autre aiguilleur.

Un quotidien toujours différent

Son quotidien ? « C’est une gymnastique : diriger les trains vers les quais, et jongler avec ces derniers en situation perturbée, c’est une attention de chaque instant », explique Malika, qui explique aussi que « parfois, on peut avoir des journées de dingue, où on donne notre maximum, et malheureusement ça ne se voit pas toujours ». Si elle n’éprouve aucun regret d’avoir choisi ce poste qu’elle aime, et qu’elle maîtrise, elle souhaiterait que les décisions relatives à son secteur soient mieux perçues, « car elles sont prises dans l’intérêt général ».

Le relationnel est aussi important, car il faut être en contact avec de très nombreux acteurs, et très rapidement : le chef de gare, le conducteur, le chef de régulation, les collègues de la SNCF. « Seul, tu ne fais rien, même si tu es le meilleur du monde ». En zone RATP, il y a 5 postes : un par zone géographique dédiée. Jusqu’en 2017, le quotidien de Malika est ainsi fait, avec « toujours la même passion pour ce métier ». C’est à cette date qu’est proposé à l’agent d’être détachée vers un poste à l’information voyageur (IV), qu’elle accepte, tout en remplaçant des aiguilleurs lorsque le besoin se fait sentir. Polyvalente, elle gère donc les écrans en gare, et notamment la mise à jour des informations qui y sont diffusées, via un logiciel particulier. Comme pour les métiers de l’aiguillage, les journées sont parfois calmes, souvent  beaucoup moins, en fonction des incidents. Intermédiaire entre les gares et le CCU, son rôle est primordial.

Et après ? Malika aimerait peut-être découvrir d’autres métiers, mais reste focalisée sur ses missions actuelles. Et pourquoi pas toujours sur la ligne B, « puisqu’elle aussi est amenée à fortement évoluer ».

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