Puits Cassini 1 & 2 : un chantier en pleine ville

Si vous êtes passés ces derniers mois sur l’avenue Denfert-Rochereau, vous avez dû apercevoir le vaste chantier opéré par la RATP, reconnaissable à sa grue rouge. Focus sur des travaux d’envergure.

L’emprise du chantier – bien que réduite au maximum, compte-tenu des contraintes de circulation automobile et piétonne – cache un chantier pour le moins important. « Cassini 1 » et « Cassini 2 » sont les noms des deux ouvrages qui seront, à terme, deux puits de ventilation pour le tunnel du RER B. En la matière, la tradition est de « donner le nom de la rue la plus proche », nous explique Jean-Philippe Da Costa, chef de projet. Et quel projet : prévu pour durer 24 mois, celui-ci part de rien. C’est en effet une création ex-nihilo intégrale, dont la construction s’avère extrêmement complexe à réaliser dans un environnement dense en surface, comme en souterrain. Ici, la voûte du RER B affleure le niveau de la chaussée. Le but de l’opération est donc de creuser à environ 3 mètres à droite de celle-ci (dans le sens sud-nord) d’immenses puits qui descendront jusqu’à 11 mètres de profondeur, afin d’y installer d’impressionnants appareils de ventilation, puis ensuite de relier le tunnel du RER aux puits nouvellement créés. Mais avant de les mettre en service, il convient de sonder, d’imaginer, de planifier et de creuser. Le but final : régénérer encore davantage  l’air dans le tunnel situé juste à côté, via cette installation hors pair.

Des ouvrages complexes

Car à cet endroit, au-delà de la voûte du RER, les réseaux sont multiples : eau, gaz, électricité. Afin de ne modifier en rien les approvisionnements, de ne pas dévier l’existant, ceux –ci sont conservés, et maintenus en équilibre au-dessus du chantier, grâce à des poutrelles métalliques qui assurent leur stabilité (visuel ci-dessous).

Au fur et à mesure que l’ouvrage prend forme, et que les puits se creusent, ses parois sont elles-mêmes maintenues par, là encore, d’innombrables poutrelles, usinées spécifiquement pour l’occasion, car devant être assemblées entre elles pour créer ce qui ressemble à une vaste cathédrale souterraine (visuel ci-dessous). En amont, des sondages ont permis de définir le type de sol.

Le point aujourd’hui

Aujourd’hui, ce sont 3500 m3 qui ont été terrassés, et évacué. La présence de la grue est capitale : elle permet de remonter facilement des tonnes de terres et de remblais, de les déposer dans un camion afin que celui-ci puisse quitter au plus vite les lieux (visuel ci-dessous). Au fond du puits, un radier (la base sur laquelle reposera toute l’infrastructure, visuels ci-dessous) de 56 centimètres d’épaisseur : sur celui-ci sera posé le système de ventilation, l’escalier d’accès et un local technique. « Le système de ventilation compte pour trois quart de l’espace nouvellement créé » explique Jean-Philippe Da Costa.  Aujourd’hui, conformément au planning initial, le puits Cassini 1 est plus avancé que le second. Le radier y est terminé, et le coulage des parois est entamé, ce qui devrait être prochainement le cas pour le second puits. Viendra ensuite le creusement des tunnels de ventilation entre les puits et la voûte, sur environ 3 mètres, afin de relier l’ensemble. A terme, le système permettra d’évacuer jusqu’à 90 m3 par seconde, et l’ensemble sera équipé de pièges à son, en capacité d’éliminer les nuisances acoustiques.

 

Aujourd’hui, lorsque vous passez à côté de ces deux imposants chantiers, vous pouvez les apercevoir, puisque les barrières de sécurité vous laissent la possibilité d’admirer l’importance et les dimensions de ceux-ci.  Au final, le chantier ne laissera aucune trace de son existence, et une allée verte reprendra ses droits. Et imaginer qu’à terme, en février 2021, vous passerez sur de simples grilles d’aération, uniques traces de ce chantier colossal, a quelque chose de bluffant : peut-être certains d’entre vous ne regarderont plus les grilles de la même manière !

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